Les avions de chasse français Rafale pourraient renforcer les capacités de l’armée de l’air indienne, mais ils ne changent pas la donne, estime un analyste
« New Delhi devrait recevoir cette année un lot de nouveaux avions de combat polyvalents de fabrication française Dassault Rafale, mais cela risque d’être “trop peu, trop tard” pour avoir un rôle important dans les tensions actuelles avec son rival pakistanais », a déclaré à la chaîne RT Mikhaïl Khodarenok, analyste militaire et colonel à la retraite des forces de défense antimissile russes.
« Les avions à réaction devraient rejoindre l’arsenal de l’Inde d’ici septembre », a affirmé le maréchal en chef de l’air Birender Singh Dhanoa, chef d’état-major de l’armée de l’air indienne, lors d’une conférence de presse le lundi 4 mars.
Dans le cadre d’un programme de modernisation, l’armée de l’air indienne (IAF, selon son acronyme anglais) a signé en 2016 un accord avec « Dassault Aviation », basé à Paris. L’IAF se débarrasse à l’heure actuelle de ses anciens appareils.
La nouvelle concernant la livraison des nouveaux Rafale à l’armée de l’air indienne a été médiatisée à peine quelques jours après que des avions de combat indiens se furent engagés dans une guerre avec le Pakistan au-dessus du Cachemire.
L’armée de l’air indienne a perdu un MiG-21 Bison lors d’un combat aérien et a prétendu avoir abattu un F-16 pakistanais, ce qu’Islamabad a nié, précise RT.
New Delhi devrait recevoir 36 avions de la compagnie Rafale Dassault, ce qui n’est pas suffisant pour atteindre la suprématie dans le ciel, a déclaré l’analyste militaire à la chaîne RT.
« En outre, l’intégration des nouveaux avions dans l’IAF et la formation des pilotes prennent du temps. Avec optimisme, on pourrait dire que les Rafale ne seront pleinement prêts au combat qu’après plusieurs années », a expliqué Khodarenok.
« Les Rafales resteront donc en dehors des tensions que connaissent actuellement les relations indo-pakistanaises. Au mieux, ils seront utilisés dans un prochain conflit, le cas échéant », ajoute l’analyste militaire.
Quant aux avions de combat eux-mêmes, « ils sont capables de déployer un large éventail d’armes et disposent d’une avionique avancée », a déclaré à RT le spécialiste, ajoutant que les nouveaux jets ou avions à réaction remplaceraient les anciens Dassault Mirage 2000, utilisés par l’Inde « principalement contre des cibles au sol ».
Outre les Dassault Mirage 2000, la flotte aérienne indienne est composée de Soukhoï Su-30 de fabrication russe, ainsi que de divers modèles de chasseurs MiG. Islamabad, quant à lui, dispose de chasseurs Dassault Mirage III et Mirage 5, de F-16 fabriqués aux États-Unis et de J-7 chinois de Chengdu, ainsi que des jets JF-17 Thunder développés conjointement par la Chine et le Pakistan.